Norman Joseph Pilon 
21 juillet, 1886 - 6 novembre, 1918


Princess Patricia Canadian Light Infantry
Journal de Guerre
Septembre 1918
Appendice "C"
(texte original rédigé en anglais; traduction par le Pilon International)

(Archives nationales du Canada microfiche rouleau T-10704)



Opérations du P.P.C.L.I. du 27 septembre jusqu'au 1er octobre 1918, inclusivement

Cartes de référence:
Feuilles  51A S.E.
51A S.W.
57C N.E.
57B N.W.

1. Prépratifs, incluant ceux du 27 septembre, 1918.

Le Bataillon se déplaça de la région de DAINVILLE, ou il se reposait, la nuit du 26 septembre 1918, embarquant à DAINVILLE pour se rendre au Point de Rassemblement de la région avancée, le Transport se déplaçant indépendemment.

Chaque compangie avait 5 officier et 7 officiers étaient rattachés aux Quartier-Généraux du Bataillon.  Le Lieutenant-Colonel C.J.R. Stewart D.S.O commandait avec les commandants des compagnies comme suit:

Comp. No.1 - Capt. E. MacG. MacBrayne
Comp. No.2 - Capt. G.W. Guieu M.C.
Comp. No.3 - Capt. J.N. Edgar
Comp. No.4 - Capt. F.L. Shouldice

Les compangies avaient en moyenne environ 115 hommes chacun avec 60 autres soldats de divers rangs rattachés aux QG du Bataillon.

Le débarquement à BULLECOURT eu lieu dans les petites heures du matin du 27 septembre.  Le bataillon  marcha jusqu'à l'aire de rassemblement préliminaire un peu au nord de QUEANT et y resta jusqu'à 8:20.  Ils se déplaçèrent encore en passant par INCHY et traversèrent le Canal, prenant position près de QUARRY WOOD où ils demeurèrent jusqu'à 18 h.  De là ils avançèrent jusqu'à environ 3 h 30 le matin du 28 septembre.  Le bataillon était assemblé derrière le 85e Bataillon de la 4e Division.

2. Description des évènements du 28, 29, 30 septembre et du 1 octobre.
le 28 septembre:
Le Régiment royal du Canada ayant attaqué le système MARCOING dans F.5 et 11, et étant temporairement arrêté, le PPCLI s'est rangé un peu vers la gauche et reçu l'ordre d'aider à améliorer la situation à la gauche de la ligne entre les divisions , autour des villages de RAILLENCOURT et SAILLY.

Cette situation n'offra pas de grandes difficultés et fut rectifiée par les compagnies No.1 et 4 en venant à l'aide du Bataillon de Droite de la 4e Division.

Au courant de la matinée, pendant que le Régiment royal du Canada s'attaquait au système MARCOING, le commandant, le Lieutenant-Colonel C.J.T. Stewart, D.S.O. fut tué et le Capitaine G.W" Guieu, M.C., commandant de la compagnie No.2 et le Lieutenant A.P. Linnell furent blessés.  Le Lieutenant A.J. Knowling fut aussi tué.  Le Capitaine J.N. Edgar de la compagnie No.3 assuma le commandement du Bataillon.

Pendant l'après-midi des préparatifs furent faits pour un assault avec le PPCLI à la gauche, le 49e Bataillon sur la droite en co-opération avec le Bataillon de la 4e Division à la gauche de la Brigade, pour une attaque qui traverserait le chemin CAMBRAI-DOUAI, et la voie ferrée pour atteindre l'objectif final de la Division.

L'attaque commença à 19 h sous un bombardement très efficace avec les compagnies No.2 et 3 formant le front d'attaque.  L'assault connu un succès immédiatement aussi loin que le barbelé renforcé du côté sud-ouest du chemin CAMBRAI-DOUAI.  On avait pas anticipé cet obstacle qui demeura insurmontable et éventuellement on donna l'ordre au Bataillon de se retirer au chemin de fer qui traversait X.30 un peu au nord-est de SAILLY.  Ce retrait s'effectua pendant la nuit du 28 au 29 septembre.

Au cours de cette attaque les Lieutenants Triggs, Robins et Ramsay furent tués et les Lieutenants Robb, Workman et Leptsen furent blessés, ce dernier mourant au courant du 29.

le 29 septembre:
Le Bataillon passa la journée dans la zone X.30 sans faire aucun effort pour avancer.

Le Capitaine G.W. Little assuma le commandement l'après-midi du 29 septembre avec des instructions de préparer immédiatement pour une attaque du chemin de fer dans S.20 et le village de TILLOY dans S.21 et 27.

le 30 septembre:
On a donné les ordres tôt le matin du 30 septembre pour le Bataillon de se rendre à la Zone de rassemblement dans S.19 et d'être prêt à sauter à 6 h.  Le plan demandait que le PPCLI, une fois ayant traversé le chemin de fer, irait vers l'est et le sud-est pour prendre le village de TILLOY aussi loin que le chemin principal TILLOY-BLECOURT, de la fourche dans le chemin dans S-21.b jusqu'au chemin de fer, et de prendre les hautes terres dans S-22 et d'envoyer des patrouilles éclaireures avec l'idée de prendre la tête du pont D'AVE.

À 6 h du matin l'attaque commença avec les compagnies No.1, 2 et 4 formant la ligne de front et la compagnie No.3 comme renfort.  On progressa rapidement, au moins en ce qui concerne la prise du chemin allant de S.21b.60.80 à S.27.a.40.60.  À partir de ce point l'avance par la compagnie No.4 continua à la droite et ils atteignirent leur objectif à l'intersection du chemin principal TILLOY-BLECOURT et le chemin de fer.  Les compangies No.1 et 2 ainsi que la compangie de renfort No.3 souffraient beaucoup de pertes en raison d'un tir de mitrailleuse provenant du village et des hautes terres au nord, et nous avons dû éventuellement nous retirer au chemin de fer.  Rendu là la plupart des officiers et des sous-officiers étaient hors combats et les compagnies étaient en désarroi.   Le Capitaine J.N. Edgar et le Lieutenant A.J. Kelly les réorganisèrent en autant que possible, et avancèrent encore une fois.  Cette fois-ci ils capturèrent la plupart du village.  On tenta à deux reprises de traverser le village afin de se rendre à la partie gauche de l'objectif, mais sans succès malgré l'aide offerte par une compagnie du 49e Bataillon (E.R.), en raison du tir foudroyant de mitrailleuse venant du nord.

Au couché du soleil une ligne de postes était établi allant de l'intersection du chemin de fer et le chemin TILLOY-BLECOURT allant franc nord pour 500 verges le long du chemin et ensuite déviant vers le nord-ouest et l'ouest, pour ainsi inclure la ferme TILLOY à l'intérieur de nos lignes.

Cette ligne fut maintenu toute la nuit.

Pendant ce jour, le Capitaine MACBRAYNE et les Lieutenants Jones, Lee, Mackay et Paton furent blessés, et le Lieutenant Millyard manquait.

le 1e october:
Le matin du 1e octobre, des unités de la 9e brigade d'infantrie canadienne "sautèrent la ligne" (jumped off) à partir d'un point tout juste à l'intérieur de notre système de postes, nos soldats ayant été retirés derrière leur point de départ deux heures avant.  Après que l'attaque ait avancé nous avons passé le matin à nous réorganisé et à chercher les blessés et les morts jusqu'à environ 14 h quand le Bataillon s'est retiré à son camp à l'ouest et au nord-ouest du bois BOURLON.
3. Observations
Artillerie:

Les barrages furent efficaces dans tous les cas.  Le barrage n'a pas été efficace avec le barbelé devant le chemin CAMBRAI-DOUAI, ni avec les nids de mitrailleuses dans le village de TILLOY et au nord de celui-ci.  Une concentration de tir pendant plusieurs minutes, tel que fut utilisé sur le chemin de fer le matin du 30 septembre semble être absolument nécessaire dans de tel cas.

Chars d'assauts:

Les chars d'assauts n'ont pas joue un grand rôle mais les trois qui participèrent le matin du 30 septembre ne furent pas très utiles puisqu'ils ont été mis hors de combat tôt dans l'attaque.  Il n'y a pas de doute que si les chars avaient tenu le coup, ils auraient été fort utiles pour traiter les nids de mitrailleuses.

Mitrailleuses:

À differents moments de l'attaque, le Bataillon s'est vu assigné plusieurs mitrailleuses de gros calibres.  Même si les mitrailleurs sont prêts à porter main forte à l'infantrie, il paraît que l'infantrie n'a pas assez de compréhension de l'utilité de cette arme pour savoir comment s'en servir, et que les commandants des équipes de mitrailleurs dépendent des commandants de l'infantrie afin de prendre l'initiative pendant une attaque, et que plusieurs bonnes occasions ont été ainsi ratées.

Les fusils Lewis:

Le fusil Lewis s'avèra être très efficace mais il ne donne pas une supériorité de tir comparé à un nid de mitrailleuses de gros calibres.

Les mortiers Stokes:

Les mortiers Stokes ont effectué beaucoup de dommage sur le chemin de fer le matin du 30 septembre où ils créèrent un barrage intensif.  Avec cette arme il est possible de frapper effectivement et avec beaucoup de précision des emplacements cachés de la vue tel les chemins et les chemins de fer qui coupent au travers de collines, etc.

Le fusil et la baionnette:

On dépend beaucoup des unités de fusil Lewis.  Les soldats ne sont pas suffisamment formés dans l'utilisation du tir de barrage ("covering fire"), et comme un commandant de peloton dans l'intensité d'une attaque ne peut pas co-ordonner tout le travail de ses différentes sections, le fusil Lewis agit très souvent de façon autonome.  On néglige le fait qu'on tient entre ses mains beaucoup de puissance de tir - les sections regarde vers le fusil Lewis pour leur en fournir.

4. Captures etc.
(a) Un grand nombre d'ennemi a été capturé, mais aucun effort n'a été déployé pour les escorter.  Ils passèrent immédiatement à travers de nos lignes, devenant disponibles pour porter des civières, ou se rendaient à l'arrière.  Ainsi, nous ne pouvons pas fournir de nombres ni d'identifications.

(b) Nous avons dépassé des canons, des howitzers et des mitrailleuses sans noter leurs nombres ni leurs emplacements. Nous avons dépassé ainsi plusieurs mitrailleuses le long du chemin de fer et dans le village de TILLOY, mais aucun effort ne fut employé pour les compter.

5. Pertes
Officiers: 6 tués, 9 blessés, 1 blessé en service. 1 manquant et présumé tué.

Autre rangs: environ 375 tués, blessés ou manquants. Nous ne possèdons pas les proportions de ceux-ci, mais nous croyons que la proportion de blessés est élevée.

6. Ce que nous avons appris de cette opération:
(a) Ce n'est pas suffisant de dépendre seulement de photographies aériennes pour situer les barbelés, etc.  La reconnaissance personnelle est absolument nécessaire.  Un ceinturon impressionant de barbelé sur le chemin CAMBRAI-DOUAI  n'est pas apparu sur les cartes dont nous disposions, en dépit d'avoir été en place depuis un certain temps.  Nous réalisons, cependant, qu'il n'est pas toujour possible d'envoyer quelqu'un sur place.

(b) C'est un grand avantage de maintenir les meilleures communications possibles entre Bataillons.  Les QG de Bataillon de toutes les unités étaient près les unes des autres et les renseignements nécessaires des unités participantes étaient à porté de main.  De cette manière les communications avec les Centres de rapport et les QR arrières sont maintenues plus facilement.

(c) Les ordres aux unités, qu'ils soient écrits ou verbaux, doivent être le plus simple possible.  Très souvent on établit les QG des compagnies et même des bataillons à des endroits où l'éclairage est difficilement obtenu et il est très difficile d'étudier les cartes, les ordres, etc.
 

le 3 october, 1918 George W. Little, Captaine
Commandant le P.P.C.L.I

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